Les professionnelles et professionnels du sexe ne sont pas forcément consentants. Ces personnes non-consentantes peuvent être des victimes du trafic d’êtres humains et vous pouvez les aider.
Qui sont les victimes de la prostitution forcée ?
Le phénomène de la prostitution forcée touche pour la grande majorité des femmes d’origine étrangère, mais il peut aussi concerner des hommes ou des personnes transgenres.
Comment les victimes arrivent-elles en Suisse ?
Les victimes, souvent originaires d’Asie du Sud ou du Sud-Est, d’Europe centrale ou de l’ex-URSS peuvent arrivées en Suisse par :
- Un enlèvement : par des trafiquants dans leur pays d’origine.
- Une vente : certaines victimes sont vendues par leur famille.
- Une arnaque : les victimes ont cru à de fausses offres d’emploi… Elles quittent leur pays de leur plein gré, en pensant pouvoir échapper à la pauvreté. Certaines savent peut-être qu’elles sont recrutées pour se prostituer mais ignorent les conditions inhumaines qui les attendent.
Pourquoi les victimes sont-elles sexuellement exploitées ?
Une fois arrivées en Suisse, les victimes se font confisquer leur passeport et séquestrer par leur proxénète. Elles vivent alors dans un climat d’emprise. Le plus souvent, on leur dit qu’elles doivent travailler pour payer leur dette (leur venue en Suisse) et qu’ensuite elles seront libérées.
Sous surveillance étroite, elles subissent des violences physiques et sexuelles ainsi que de l’intimidation (y compris contre leurs familles restées au pays).
Les proxénètes peuvent aussi user de drogues ou de médicaments pour les garder sous leur emprise.
Comment expliquer le fait que les victimes ne dénoncent que rarement leur situation ?
Sans-papiers, paralysées par la peur et les menaces, les victimes ne sont donc que très peu à rechercher de l’aide et encore moins à vouloir le faire auprès de la police.
Dans ce contexte, la clientèle est très importante pour détecter les cas de prostitution forcée. Elle représente souvent le seul moyen de contact avec le monde extérieur pour ces victimes…
Pourquoi les clientes et clients sont-ils importants ?
La nature opaque du milieu des travailleuses et travailleurs du sexe fait que les cas de prostitution forcée peinent à remonter jusqu’aux autorités. Les clientes et clients jouent donc un rôle crucial dans la dénonciation.
Comment déceler de la prostitution forcée ?
Prêtez attention aux signes physiques, psychiques et aux discours.
Signes physiques :
- Des blessures peuvent indiquer une forme de travail forcé.
- L’âge est aussi un indice crucial. Si une personne semble trop jeune, vérifiez son âge.
Signes psychiques :
- Une communication difficile.
- La personne semble déprimée, anxieuse ou désespérée.
- La personne est apathique.
- La personne vous semble être sous l’emprise de substances.
Discours :
Certaines phrases ou des éléments de langage doivent éveiller vos soupçons :
- Ne pas parler une des langues nationales
- Certains propos de la personne : être fortement endettée envers sa souteneuse ou son souteneur, s’être fait prendre son passeport, être surveillée.
- Une personne tierce vous dit que vous pouvez exiger ce que vous voulez de la travailleuse ou du travailleur
Suivez votre intuition ! Si, même sans ces signes, vous pensez qu’une personne est forcée à se prostituer, alertez les autorités compétentes. Dites-vous qu’il vaut mieux alerter les autorités pour rien, plutôt que de regretter de ne pas l’avoir fait !
Je pense reconnaître un cas de prostitution forcée, que dois-je faire ?
- Si la situation vous semble urgente, contactez le 117 ou le bureau d’enregistrement d’ACT212 pour qu’une enquête puisse être menée.
- Toutes les déclarations peuvent être faites de manière anonyme.
- Aucune poursuite n’est encourue si vos soupçons ne sont pas avérés.
- Mieux vaut communiquer ses doutes « pour rien » plutôt que de laisser un crime se dérouler. Ainsi, une non-assistance à personne en danger peut vous être reprochée…
Attention au recrutement sur les réseaux sociaux !
Il peut arriver que certaines personnes prennent contact avec des jeunes femmes via les réseaux sociaux, pour recruter des escort girls. Bien sûr, elles ne se présentent jamais comme recruteuses pour des agences d’escorting, mais c’est bien ce dont il s’agit. C’est souvent une « recruteuse » qui approche des jeunes filles, parfois en sachant que celles-ci sont mineures, et leur propose un travail pour payer leurs études et/ou se faire un peu d’argent de poche.
L’offre d’emploi est alléchante : il s’agit d’un poste « d’hôtesse VIP » avec un gros salaire et qui demande peu de temps par semaine. Elle promet aussi de nombreuses opportunités pour démarrer une carrière de mannequin et se faire des contacts dans le milieu de la mode, de quoi faire rêver les jeunes filles à qui elle s’adresse !
Pourtant, en creusant, il s’agit bel et bien d’un job d’escort girl et d’un recrutement dangereux, qui pourrait amener des jeunes filles à se faire agresser et/ou embrigader par des proxénètes.
Ressources :
Traite des êtres humains – Office fédérale de la police (fedpol)
Traite des être humain – Prévention Suisse de la Criminalité (PSC)
Campagne de prévention – Prévention Suisse de la Criminalité (PSC)