Stalking

Même s’il peut sembler innocent au premier abord, le stalking n’est pas anodin et peut très vite escalader en des actes de violence, parfois mortels.

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Qu’entend-on par stalking ?

Le stalking, ou harcèlement obsessionnel, consiste généralement en des actes répétés et non désirés. Ceux-ci sont le fait d’une personne bien déterminée et provoquent la peur ou l’inquiétude chez la personne qui en est la cible. Ces actes menacent et touchent la victime autant dans son intégrité physique que psychique. Dans les situations les plus graves (2% des cas), le·a stalker peut aller jusqu’à tuer sa victime.

Pris un à un, les actes de stalking peuvent paraitre anodins. Cela explique que ce phénomène tarde souvent à être perçu par les victimes et encore plus à être dénoncé par celles-ci. Voici, à titre d’exemples, quelques actes typiques :

  • Des communications non souhaitées (messages, lettres, etc.), en nombre
  • Des appels téléphoniques continuels, jour et nuit
  • La filature et l’espionnage quotidiens de la victime, dans la vie réelle et en ligne
  • Des contacts avec des tiers pour les interroger au sujet de la victime ou lui faire passer des messages
  • Le vol du courrier de la victime
  • De fausses accusations (par exemple à la police ou à l’employeur de la victime)
  • L’envoi de commandes et l’écriture d’annonces au nom de la victime ou encore divers usages abusifs des réseaux sociaux (par exemple faux profils, divulgation d’informations, etc.)
  • L’envoi de cadeaux
  • Des insultes et des menaces
  • La violation du domicile de la victime, des dommages à sa propriété
  • Des agressions corporelles et sexuelles dans les cas les plus graves

Le stalking dans le Code pénal

Comme nous allons le voir, en matière de stalking, la frontière entre les actes légaux et illégaux est souvent floue et mince. En effet, il n’existe pas d’infraction de stalking à proprement parler dans le Code pénal suisse.

En revanche, certains actes qui découlent d’un harcèlement obsessionnel sont considérés comme illégaux. Les infractions dénoncées dans le cadre du stalking sont souvent des menaces, des contraintes, des utilisations abusives d’une installation de télécommunication, des violations de domicile, des dommages à la propriété, des délits contre l’honneur, voire des lésions corporelles ou des viols.

Le viol, les lésions corporelles graves et la contrainte sont poursuivis d’office. Les menaces et les lésions corporelles simples le sont aussi s’il existe une relation de couple entre les protagonistes ou si les faits ont lieu moins d’un an après une rupture entre ces dernier·e·s. Les autres infractions citées ne sont poursuivies que sur plainte.

Comment réagir si je suis victime de stalking ?

  • Posez vos limites : soyez clair·e sur votre intention de ne plus être en contact avec le·a stalker. Si possible, faites-le devant témoins et/ou par écrit. Restez ensuite cohérent·e et ne répondez pas à d’éventuelles futures tentatives de contact.
  • Informez vos proches: expliquez-leur votre situation au mieux. De la sorte, si le·a harceleur·euse tente de contacter votre entourage, alors elle ou il trouvera porte close.
  • Ne restez pas seul·e: le stalking peut causer de graves atteintes psychiques et altérer durablement la manière de vivre des personnes qui en sont victimes. N’hésitez pas à vous faire aider par des professionnel·le·s notamment dans les centres LAVI. Lorsque le harcèlement résulte d’une relation de couple (actuelle ou passée), les femmes en danger peuvent être provisoirement hébergées dans une maison d’accueil pour femmes battues.
  • Consignez tous les événements: tenez un journal dans lequel figurent tous les événements en lien avec le stalking. Conservez-y le plus d’informations possibles : dates, heures, photos, captures d’écran des conversations, enregistrements audios, etc. Toutes ces preuves sont précieuses dans le cadre d’une enquête ou d’un dépôt de plainte et permettent de reconstituer les événements exacts.
  • Ne vous blâmez pas : dans les cas de stalking, la culpabilité ne doit peser que sur une seule personne, l’auteur·e. Tout le monde peut être la cible de tels comportements, et rien ne les justifie.

Qu’est-ce que la police peut faire pour moi ?

  • Si vous vous sentez menacé·e, n’hésitez pas à appeler immédiatement le 117.
  • Si vous êtes ou avez été victime, prenez contact auprès de votre poste de police. Selon les actes commis, des poursuites d’office ou sur plainte peuvent être lancées.
  • Même en l’absence de poursuites judiciaires, si le·a harceleur·euse fait domicile commun avec la victime, une expulsion immédiate peut être ordonnée. Celle-ci peut être assortie d’une amende en cas de non-respect de la décision.

Source : Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG) et Prévention suisse de la criminalité (PSC)

Pour aller plus loin…

Consulter l’article de Prévention suisse de la criminalité (PSC)

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