Maltraitance des personnes âgées

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Pour ces personnes vulnérables, la maltraitance peut avoir des conséquences particulièrement graves.

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Résumé

La violence dirigée vers les personnes âgées reste une problématique peu discutée, mais qui est pourtant bien réelle. Cet article vous présente donc la maltraitance sous ses différentes formes, ainsi que les dispositions légales qui peuvent lui être associées, et la marche à suivre en cas de découverte d’un tel cas dans votre entourage.


En Suisse, chaque année, plus de 300’000 personnes de 60 ans et plus seraient touchées par ce phénomène. Au vu du vieillissement rapide de la population dans de nombreux pays, il est fort probable que ce chiffre augmente au fil du temps. Il s’agit donc d’une problématique réelle, qu’il est important de traiter.

Qu’entend-on par « maltraitance des personnes âgées » ?

On parle de maltraitance sur personnes âgées pour décrire l’ensemble des actes commis sur ces personnes, dans le cadre d’une relation de confiance, qui vont leur entraîner des blessures ou un état de détresse morale. Il peut s’agir d’actes répétés, mais également d’un acte unique. Il est important de relever que la négligence et l’abandon, c’est-à-dire l’absence d’intervention appropriée, constituent également une forme de maltraitance, qu’elle soit volontaire ou non.

Ainsi, les différentes formes de cette maltraitance sont notamment les violences physiques, les violences psychologiques (atteintes à la dignité, manque de respect, harcèlement, …), les abus sexuels, la négligence (abandon, défaut de soins, …), ou encore les abus matériels et financiers.

La maltraitance peut avoir lieu tant dans la sphère domestique (par des proches aidant·e·s, ou même une autre personne âgée) que dans des institutions (par le corps professionnel).

Dans le Code pénal

Si la maltraitance n’est pas prévue par le Code pénal en tant que telle, elle est tout de même constitutive d’autres dispositions de celui-ci. Ainsi, elle est bel et bien punissable ! Les articles ci-dessous peuvent donc être appliqués aux cas de maltraitance. Pour des raisons de lisibilité, ils ne seront pas détaillés ici, mais quelques exemples sont donnés, et nous vous invitons à les consulter, via les liens ci-présents.

  • Infractions contre la vie et l’intégrité corporelle : articles 111 à 136
    • Meurtre (art. 111), homicide par négligence (art. 117)
    • Lésions corporelles par négligence (art. 125), voies de fait (art. 126)
  • Infractions contre le patrimoine : articles 137 à 172ter
    • Abus de confiance (art. 138)
    • Vol (art. 139), extorsion et chantage (art. 156)
  • Infractions contre l’honneur et contre le domaine secret ou privé : articles 173 à 189novies
    • Injure (art. 177)
    • Violation de secrets privés (art. 179)
  • Crimes ou délits contre la liberté : articles 180 à 186
    • Menaces (art. 180)
    • Séquestration et enlèvement (art. 183)
  • Infractions contre l’intégrité sexuelle : articles 187 à 200
    • Viol (art. 190), abus de la détresse (art. 193)
  • Crimes ou délits contre la famille : articles 213 à 220
    • Inceste (art. 213)
    • Violation d’une obligation d’entretien (Art. 217)

Comment lutter contre la maltraitance des aîné·e·s ?

De manière générale :

  • Le maintien de l’autonomie est primordial.
  • Lutter contre l’isolement représente également une des clés de la lutte contre ces violences.
  • Un profond sentiment de honte accompagne souvent les victimes, qui préfèrent se taire. Il ne faut donc pas hésiter à les interroger sur d’éventuels abus qu’elles et ils pourraient avoir subis, et ainsi ouvrir le dialogue, quitte à se tromper, plutôt que de laisser des violences se produire à l’insu de tou·te·s.

Des formations sont proposées à l’intention des professionnel·le·s de santé, des proches aidant·e·s, des bénévoles, et de toutes autres personnes intéressées. Elles ont pour but de sensibiliser ces publics aux divers aspects de ces violences, de conseiller les proches aidant·e·s, de former à la communication non-violente et à la gestion des menaces et des agressions. Celles-ci sont dispensées par des institutions de formation professionnelle (écoles professionnelles, hautes écoles spécialisées, universités), par des services spécialisés (centres de consultation LAVI, services cantonaux d’intervention et de coordination contre la violence domestique), ou encore des organisations d’aide et de conseil aux personnes âgées (Pro senectute, Alter ego, UBA, Alzheimer Suisse).

Que faire si l’on est victime ou témoin ?

  • Le plus important est de parler des violences. Parlez à un·e membre du corps médical, à vos proches, ou à des bénévoles.
  • Approchez les centres LAVI ou les centres d’accueil spécialisés dans les violences intrapersonnelles.
  • Cherchez de l’aide auprès d’organismes spécialisés comme Alter ego. Il s’agit d’une association qui vise précisément la prévention de ce type de violence. Une permanence téléphonique est notamment à disposition.
  • Contactez les services d’urgence :
    • Police au 117
    • Urgences médicales au 144
    • La Main tendue au 143

Enfin, si une personne se trouve dans une situation dans laquelle un danger de mort imminent la guette, n’oubliez pas que vous avez l’obligation de lui porter secours. Cela est prévu par l’art. 128 du Code pénal.  

Pour en savoir plus

Dossier « Criminalité envers les personnes âgées » de PSC Info

Rapport du Conseil fédéral à propos de la prévention de la violence sur les personnes âgées

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