Graffitis : entre illégalité et art

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Selon le contexte, la pratique du graffiti peut autant être considérée comme un art que comme une déprédation.

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De la pratique illégale…

Graffiti

Un graffiti est une inscription réalisée sur une surface qui n’est, à priori, pas dédiée à cet effet. Les techniques sont diverses, mais la plus courante est celle qui prévoit l’usage d’une bombe aérosol ou de gros marqueurs. Très souvent, c’est uniquement le nom de l’artiste ou de l’auteur qui est simplement représenté. On appelle cela un « tag ». Il se peut également que certaines de ces œuvres soient plus développées et/ou réalisées à l’aide d’un pochoir par exemple.

Les auteur·e·s de graffitis sont appelés des « graffeur·euse·s » ou « writers » et pratiquent cette activité pour s’exprimer d’un point de vue artistique, mais aussi pour transgresser les codes de la société, et donc la loi. En effet, dans une très grande majorité des cas, les graffitis sont illégaux puisqu’ils endommagent ou détruisent la propriété d’autrui. Ce comportement est donc un délit au sens de l’art. 144 du Code Pénal Suisse incriminant les dommages à la propriété, et peut s’accompagner de conséquences importantes. Les peines pécuniaires encourues peuvent être relativement élevées tout comme les éventuels frais de remise en état. De plus, il arrive que les graffeur·euse·s soient mineur·e·s au moment de leur condamnation, et que les parents ne veuillent pas ou ne puissent pas payer les conséquences à la place de l’adolescent·e. Ainsi, il arrive que certain·e·s graffeur·euse·s se retrouvent endetté·e·s jusqu’à l’âge adulte.

Les graffeur·euse·s agissent seul·e·s ou alors en bande, avec leur « crew », afin d’exprimer leur art. Parfois, cela ne se fait pas sans danger, puisqu’elles et ils grimpent sur des toits ou sprayent sur des trains qui s’arrêtent brièvement en gare par exemple.

… à la pratique artistique

Si pour beaucoup il s’agit surtout d’une recherche de sensations fortes procurées par la transgression de la loi tout en évitant de se faire attraper, petit à petit les graffitis se sont fait une place dans le monde de l’art. En effet, ils font partie d’un mouvement artistique connu sous le nom d’art urbain ou « street art ».  Celui-ci a su s’immiscer dans les galeries d’art et lors de ventes aux enchères atteignant parfois des prix vertigineux. Cette nouvelle forme d’art pose également toute une série de nouvelles questions au niveau juridique dont la principale vise à savoir qui est la personne propriétaire de l’œuvre.

S’exprimer en toute légalité

Dans plusieurs villes, il est maintenant possible pour les graffeur·euse·s d’exprimer leur art de manière tout à fait légale. En effet, ces villes mettent à disposition des lieux d’expression liés à la culture urbaine par l’intermédiaire de murs sur lesquels il est possible de graffer légalement mais aussi par des projets à réaliser. Parfois, des ateliers d’initiation au graffiti sont également prévus avec des artistes du domaine.

Comment savoir si mon enfant fait des graffitis, et comment réagir ?

Les graffeur·euse·s utilisent un jargon qui leur est propre et qui emprunte de nombreux termes à la langue anglaise. Ainsi, si votre enfant emploie couramment ce genre de termes, demandez-lui de quoi il s’agit. En raison de l’illicéité de la pratique, les graffeur·euse·s prennent soin de ne pas pouvoir être identifiés. Ces jeunes auront donc tendance à s’habiller de noir, généralement avec des capuches et de quoi se dissimuler le visage. Elles et ils portent généralement un sac à dos où il est possible de ranger tout le matériel nécessaire à leur activité. Finalement, de nombreux·ses graffeur·euse·s possèdent un carnet dans lequel sont réalisés les croquis qui servent ensuite pour leurs graffitis.

Si vous tombez sur ces indices et que votre enfant sort souvent la nuit ou dort chez un·e ami·e, il convient d’entamer une discussion ensemble sur cette thématique. À travers celle-ci, il sera important d’aborder le fait qu’il s’agisse d’un délit, et que les conséquences financières et administratives peuvent être lourdes. Ensuite, il faut rendre vos enfants attentif·ve·s aux situations dangereuses dans lesquelles elles et ils se mettent pour réaliser ces graffitis. On pense notamment au fait de grimper sur des toits ou encore de se rendre sur les voies ferrées. Finalement, si votre enfant est attiré·e par cette pratique en raison des sensations fortes qu’elle procure, proposez-lui d’autres sports qui pourraient y correspondre. Si en revanche, votre enfant réalise des graffitis pour s’exprimer d’un point de vue artistique, proposez-lui alors un autre moyen de le faire. Rappelons qu’il existe certains endroits où les graffeur·euse·s peuvent réaliser leurs œuvres en toute légalité.

Pour en savoir plus

Une créativité explosive – Prévention suisse de la criminalité (PSC)

Affiche PSC – Stop  before  you’re  busted, writer !

Affiche PSC – Check  yourself, watcher !

Affiche PSC – Stop  the  pollution, tagger !

Affiche PSC – Go  legal, crew !

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