La violence verbale n’est pas un acte anodin pour les personnes qui en sont victimes. De nombreux actes de ce type sont condamnables.
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Une violence qui peut faire mal
De nos jours, la violence verbale est relativement fréquente et parfois banalisée. Cela s’explique certainement par le fait qu’elle peut paraître moins grave dans la mesure où elle ne laisse pas de traces physiques. Toutefois, la souffrance qu’elle engendre ne doit pas être sous-estimée. C’est pour cette raison qu’il est important de rappeler que ce genre de comportement peut être pénalement répréhensible. En effet, on trouve dans le Code pénal différents articles réprimant par exemple la diffamation, la calomnie mais également les injures et les menaces.
Comportements réprimés par la loi
Menaces (art. 180 CP)
L’art. 180 du Code pénal punit « celui qui, par une menace grave, aura alarmé ou effrayé une personne ». La menace doit donc avoir limité la liberté d’action de la personne visée. C’est pour cette raison d’ailleurs que cet article est classé dans le titre relatif aux crimes ou délits contre la liberté du Code pénal. Il ressort de cet article que seules les menaces graves sont punissables. Par menace grave, il est entendu que la victime doit avoir été menacée d’un préjudice grave et qu’à cause de cette menace, elle ait été alarmée ou effrayée. En revanche, le caractère sérieux ou non de la menace n’a aucune influence sur la punissabilité de la menace.
Dans la plupart des cas, cette infraction est poursuivie sur plainte. Il faut donc que la victime dépose plainte pour que les autorités pénales puissent intervenir. Dans certains cas et plus particulièrement lorsque les menaces sont proférées dans le cadre de violences domestiques, la poursuite de cette infraction a lieu d’office.
Injure (art. 177 CP)
Le Code pénal définit l’injure, par exemple, le fait d’attaquer quelqu’un dans son honneur via la parole, l’écriture, l’image, le geste ou des voies de fait. Cette infraction est uniquement poursuivie sur plainte.
Calomnie (art. 174 CP)
La calomnie vise à punir toute personne qui accuse une autre ou jette sur elle le soupçon de tenir une conduite contraire à l’honneur ou de tout autre fait propre à porter atteinte à sa considération. Cet article rend également punissable toute personne qui propage une telle accusation ou un tel soupçon. Dans le cadre de la calomnie, il faut que l’auteur·e ait conscience de la fausseté de ces allégations. C’est notamment le cas lorsqu’un individu cherche à ruiner la réputation d’une autre personne en avançant des propos dont il connait le caractère mensonger. La calomnie est une infraction poursuivie sur plainte.
Diffamation (art. 173 CP)
La diffamation désigne le fait de tenir des propos portant atteinte à l’honneur d’une personne. Les comportements répréhensibles sont les mêmes que ceux cités dans le cas de la calomnie, mais avec pour seule différence le fait que l’auteur·e ne doit pas être conscient·e du caractère mensonger de sa déclaration. Cette infraction est poursuivie uniquement sur plainte.
Des comportements aussi punissables en ligne
Tous ces comportements sont punissables aussi bien dans le monde physique que dans le monde en ligne. Cela vaut donc la peine d’être rappelé, au vu de la quantité de commentaires potentiellement répréhensibles que l’on trouve sur les réseaux sociaux. Ce phénomène s’explique par le fait qu’une personne seule devant son écran se sent plus libre d’écrire ce qu’elle pense puisqu’elle n’est pas directement confrontée au contrôle social qui serait, en revanche, présent si cela arrivait en pleine rue. Toutefois, les commentaires, même s’ils sont en ligne, peuvent infliger une certaine souffrance. De plus, le fait de « liker » ou partager des propos répréhensibles du point de vue légal peut amener devant la justice. En effet, en adoptant un tel comportement, la personne en question va permettre d’améliorer la visibilité et la diffusion du message répréhensible.
Pour aller plus loin
Prévention Suisse de la Criminalité