Délinquance sexuelle en ligne sur enfants

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Internet offre un très grand nombre d’opportunités. Malgré tout, il facilite aussi l’accès à du contenu pédopornographique et l’expansion du grooming.

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Internet et les pédocriminel·le·s

 

 

Délinquance sexuelle web

 

De manière générale, les enfants sont des cibles vulnérables qui méritent une protection bien particulière. Cela se vérifie d’autant plus sur internet. Car si les jeunes savent très vite utiliser les technologies, il en va autrement pour les compétences psychosociales. Cela est tout à fait normal. Leur jeune âge les empêche de bien analyser ce qu’elles et ils font et d’imaginer les conséquences de leurs actes.

L’explosion des nouvelles technologies et d’internet offre de nombreux avantages. Il présente aussi des inconvénients et des risques. Parmi eux, on trouve la création de nouvelles opportunités pour les pédocriminel·le·s. En effet, sur internet, ces délinquant·e·s ont accès, en quelques clics, à des milliers d’images à caractère pédopornographique. Un autre phénomène en pleine expansion est le grooming ; ou pédopiégeage en français. Ce terme fait référence à de la sollicitation d’enfants à des fins sexuelles en ligne.

Qu’est-ce que le Grooming ?

Ces délinquant·e·s sexuel·le·s vont prendre contact avec les jeunes sur internet. Il leur est possible de le faire sur des réseaux sociaux, des forums ou encore des sites de jeux vidéo. Les auteur·e·s se font le plus souvent passer pour des jeunes pour discuter avec des enfants ou des adolescent·e·s. Leur but est de gagner leur confiance pour obtenir des informations personnelles mais aussi et surtout des photos ou des vidéos intimes. Pour certain·e·s d’entre elles et eux, cela ne suffit pas. Ils vont plus loin et tentent d’organiser une rencontre avec la victime pour, dans le pire des cas, abuser d’elle. Il arrive aussi que leur but soit la recherche de pornographie enfantine qui sera ensuite revendue.

Ces délinquant·e·s sexuel·le·s que l’on peut appeler groomers sont le plus souvent des hommes. Il peut aussi s’agir de femmes, dans certains cas plus rares. Ils souhaitent en cela obtenir des faveurs sexuelles, que ce soit sous la forme de photos, de vidéos ou encore à travers une rencontre physique.

Bien que tous les enfants puissent être victimes de ce genre de pratique, il semble que les jeunes qui manquent de confiance en eux, qui sont mal dans leur peau ou encore qui ont besoin d’attention soient plus souvent visés par les auteurs. Selon des études, la part des victimes qui rapporte tout de suite à leurs parents ou à un proche les abus qu’ils ont subi sur internet est très faible. Il est donc très important de garder une oreille attentive à ce sujet en tant que parents sur les activités en ligne de son enfant.

Les caractéristiques du grooming

La caractéristique principale du grooming se résume à la construction d’un lien de confiance entre l’auteur·e et sa victime. Pour ce faire, le prédateur va tout mettre en œuvre pour être perçu de manière positive auprès de l’enfant ou de l’adolescent·e. Il va faire preuve de compréhension, et va aussi lui accorder de l’attention tout en lui donnant l’impression qu’elle ou il est quelqu’un de spécial. Ainsi, l’auteur fait son maximum pour se donner une image de confident idéal.

La manipulation est une autre caractéristique du grooming. Pour ce faire, l’auteur va faire de nombreux compliments à la victime mais il lui arrive aussi d’utiliser la peur ou l’intimidation pour obtenir ce qu’il veut.

Le grooming se caractérise aussi par une communication bien particulière. Elle doit toujours être considérée comme un signal d’alarme. En effet, il arrive souvent que les auteurs dirigent la conversation très vite sur le plan sexuel. Dans ce cas, il faut en parler à un·e adulte de confiance ou avertir la police.

Pour finir, internet permet de faciliter la prise de contact dans la mesure où l’auteur peut se cacher derrière un faux profil. Il en profite très souvent pour se faire passer pour quelqu’un de beaucoup plus jeune.

Le grooming et le Code pénal

À l’heure actuelle, le Code pénal suisse ne contient pas d’article spécialement dédié au grooming. Par contre, cette pratique ne reste pas impunie. Elle est en règle générale punie par d’autres articles de loi. On peut citer exemple les articles qui traitent le harcèlement sexuel (art. 198 CP) ; les actes d’ordres sexuels avec des enfants (art. 187 ch. 1 CP) ; ou encore la pornographie (art. 197 CP).

Conseils destinés aux parents

  • Faites comprendre à l’enfant qu’une prudence extrême s’impose en cas de prise de contact par des personnes inconnues.
  • Conseillez à l’enfant de ne rien partager de sa vie privée en ligne. Insistez sur l’importance d’utiliser les paramètres de confidentialité les plus restrictifs possible.
  • Dites-lui qu’il est déconseillé, d’une manière générale, de rencontrer en personne des gens qu’elle ou il a connu sur internet. Si l’enfant y tient à tout prix, la rencontre doit avoir lieu de jour et dans un lieu public. Il faut veiller de plus à ce qu’une personne adulte de confiance soit informée du lieu de rendez-vous et du nom de l’autre personne. Si l’enfant est âgé·e de moins de 16 ans, il vaut vraiment mieux y renoncer.
  • Parlez ensemble de ce qu’elle ou il vit sur internet ou proposez-lui d’en parler avec une autre personne de confiance.
  • Expliquez à l’enfant le grave risque d’utilisation à mauvais escient ou à des fins abusives de ses photos ou vidéos. Insistez sur le fait que chaque photo transmise doit être telle qu’on aimerait la voir dans le journal.
  • Ne disputez pas votre enfant. Si un·e enfant est victime de grooming, elle ou il a besoin de solidarité et de soutien, et non de sanctions morales.

Pédopornographie

Les représentations pornographiques avec des enfants sont considérées comme de la pornographie interdite au sens du Code pénal suisse. Quand il s’agit de mineur·e·s, le caractère pornographique est très vite admis. En effet, toute mise en scène sexualisée ou pose suggestive peut être considérée comme pornographique. Il ne s’agit donc pas de simples images. On veut souligner que derrière chaque image, il y a un·e enfant qui a été exploité·e quelque part dans le monde. Ainsi, par la recherche et le visionnage de ce type de contenus, les consommateur·rice·s soutiennent l’exploitation sexuelle d’enfants, et alimentent donc le marché lucratif qui lui est associé. Pour les enfants concerné·e·s, la diffusion de ces contenus est une deuxième victimisation.

Pour en savoir plus 

 

 

Que faire en cas de cybergrooming ?

 

 

 

 

Abus sexuels sur des enfants

 

 

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