On entend par harcèlement de rue les divers comportements dirigés vers des personnes dans l’espace public. Ces comportements peuvent avoir été réalisés afin d’interagir avec les personnes. Mais ils peuvent également être faits dans le simple but de menacer, d’humilier, de manquer de respect, d’intimider ou d’insulter la personne sur la base de son genre, de son sexe ou de son orientation sexuelle.
Nous pouvons tous subir du harcèlement de rue, mais ce sont principalement les femmes et les personnes issues (ou identifiées comme telles) de la communauté LGBTIQ+ qui sont concernées. Par exemple, une enquête menée en ville de Lausanne en 2016 a montré que 63 % des femmes avaient subi au moins une fois du harcèlement de rue au cours de l’année. Ce taux passe à 72% lorsqu’il s’agit des femmes de 16 à 25 ans.
Quelles sont les différences entre de la drague et du harcèlement ?
Le consentement !
La principale différence entre la drague et le harcèlement est le fait que la drague est consentie alors que le harcèlement ne l’est pas. C’est-à-dire que la drague est réciproque. Les deux individus sont polis l’un envers l’autre. Il a un respect de l’autre et les deux personnes ont une volonté commune.
En revanche, le harcèlement de rue est une interaction forcée. La personne qui harcèle ne prend pas en compte le désir de l’autre et ses demandes d’arrêter.
Pour bien comprendre cette différence, l’Office cantonal de l’égalité et de la famille du Valais a créé un site internet et un quiz. Il permet de tester vos comportements et vous permet de les ajuster au besoin.
Le concept de consentement est aussi expliqué dans cette vidéo qui fait le parallèle entre les relations sexuelles et affectives et l’action de servir (ou non !) du thé à une personne.
Que faire pour éviter d’être victime de harcèlement ?
Rien ! Vous avez le droit d’exister et de vous déplacer dans l’espace public sans subir de dérangements. Par contre, il est préférable de ne pas répondre au harcèlement pour ne pas risquer de subir des désagréments supplémentaires.
Que faire si je suis victime de harcèlement ?
- Protégez-vous : ignorez la personne qui vous harcèle et éloignez-vous, réfugiez-vous dans un endroit sûr (magasin, restaurant …).
- Demandez de l’aide : attirez l’attention des autres passagères, passagers, passantes et passants.
- Appelez la police et prenez des preuves : lorsque la personne qui vous harcèle se fait plus agressive, menaçante ou vous suit, appelez le 117 et donnez son signalement (lieu, vêtements, plaque d’immatriculation …) et/ou prenez une photo ou une vidéo pour les fournir à la police.
- Surtout, ne répondez pas et n’insultez pas la personne qui vous harcèle, cela peut générer un comportement encore plus violent de sa part.
Que faire si je suis témoin de harcèlement ?
Si vous voyez une personne se faire harceler, aidez-la, sans toutefois vous mettre en danger. Vous pouvez par exemple :
- Aborder la victime : adressez-vous directement à elle et faites comme si vous la connaissiez et que vous l’attendiez, pour l’éloigner ensuite de la personne qui harcèle. Vous pouvez également lui proposer de l’aide.
- Distraire la personne qui harcèle : si vous vous sentez en capacité de le faire bien sûr, vous pouvez vous adresser directement à elle et le distraire, par exemple en lui demandant votre chemin. Vous permettrez à la victime de s’éloigner. Vous pouvez aussi faire semblant de trébucher, de faire tomber quelque chose, pour les distraire et si possible les éloigner physiquement l’un de l’autre.
- S’opposer à la personne : vous pouvez, si vous le sentez, ordonner à la personne qui harcèle d’arrêter. Vous pouvez aussi commenter ses agissements et les qualifier avec des adjectifs qui conviennent à la situation et qui lui rappelleront que son comportement n’est pas correct : « Ce que vous faites est irrespectueux/raciste/homophobe/etc. ».
- Documenter la scène : retenez et notez la description physique de l’auteur, sa tenue, le lieu et l’heure des faits. Proposez par la suite à la victime de lui donner ces informations et votre témoignage pour qu’elle puisse porter plainte.
- Créer une pression sociale : attirer l’attention des personnes présentes et demander de l’aide. Parfois, un « effet spectateur » peut paralyser les gens autour de vous. Il suffit de les interpeller directement pour les encourager à réagir. Souvent, une fois qu’une personne réagit, d’autres la suivent. Et face à plusieurs personnes qui se positionnent contre lui, l’agresseur se sentira soudainement beaucoup moins fort…
- Parler à la victime après l’incident : une fois le danger écarté, proposez-lui votre aide et votre témoignage, proposez-lui de l’accompagner à son domicile ou au poste de police, ou de téléphoner aux services d’urgence. Cependant, la victime vous sera reconnaissante de ne pas profiter de cette occasion pour la draguer. En effet, une personne qui vient de se faire harceler, voire agresser, n’aura certainement pas la tête à cela…
- Dans tous les cas, ne vous mettez pas en danger et appelez la police, au 117. Si vous ne pouvez pas le faire, attirez l’attention des agentes et agents de sécurité, des conductrices et conducteurs de bus, du personnel de restauration qui se trouvait en terrasse, etc.
Ressources :
Découvrez la stratégie de lutte contre le harcèlement de rue de la Ville de Lausanne.
Consultez les vidéos d’Action Innocence :
- Le harcèlement de rue, c’est quoi ?
- Harcèlement de rue : « Quelqu’un s’est frotté à moi dans le bus »
- Harcèlement de rue : « J’ai été suivie dans la rue »
Source :
Rapport d’enquête 2016 – Ville de Lausanne