Les enfants face aux contenus choquants

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Très tôt, les enfants peuvent être exposé·e·s à des contenus choquants. Il convient de savoir comment réagir face à cela et surtout comment l’éviter.

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Résumé

Une exposition précoce à des représentations de la violence ou un matériel pornographique peut être néfaste pour le développement d’un·e enfant. Il convient donc de savoir comment réagir lorsque son enfant rapporte avoir été exposé·e à un tel contenu. Pour éviter cela, suivez les règles concernant la signalétique sur les programmes télévisés et les jeux vidéo, installez un contrôle parental et un bloqueur de publicités, et rendez votre enfant attentif·ve à ces problématiques ainsi qu’à l’importance du dialogue. Si votre enfant est tout de même exposé·e, signalez ce contenu et ne le conservez pas. Lisez la suite de cet article pour plus de détails.


Contenus choquants et contenus interdits

Pour comprendre pourquoi de tels contenus sont inadaptés pour les enfants, il convient d’abord de les définir. Certes, chaque personne possède sa sensibilité, et celle des enfants est plus grande que celle des adultes. Cependant, quelques règles permettent tout de même de savoir quel contenu est, ou non, réservé à un public mature et averti. Certains contenus sont par ailleurs illégaux !

  • À la télévision, fiez-vous à la signalétique « -10 », « -12 », « -16 » et « -18 » pour reconnaitre les programmes qui ne sont pas adaptés aux jeunes.
  • Pour les jeux vidéo, fiez-vous aux normes PEGI. 
  • Produire et exposer mais aussi détenir un matériel que l’on peut qualifier de représentation de la violence est interdit. C’est ce que prévoit l’art. 135 du Code pénal.
  • Proposer ou même simplement rendre accessible du matériel pornographique à un·e jeune de moins de 16 ans est interdit. Cela est réprimé par l’art. 197 du Code pénal.
  • Certaines formes de pornographie sont interdites (peu importe l’âge). Les alinéas 4 et 5 de l’art. 197 du Code pénal indiquent qu’il est illégal non seulement de produire et d’exposer mais aussi de détenir tout matériel ayant comme contenu des actes d’ordre sexuel avec :
    • Des animaux
    • De la violence
    • Des mineur·e·s

N’oubliez pas que votre enfant devient pénalement responsable à 10 ans. Passé cet âge, votre enfant sera donc punissable si elle ou il adopte de tels comportements. Ainsi, un·e enfant qui a plus de 10 ans et qui expose un·e autre à de tels contenus sera puni par la loi ! Attention donc à ce qui peut se montrer dans les cours de récréation.

Pornographie illégale : exception dans le cadre du sexting

L’alinéa 8 de l’art. 197 du Code pénal prévoit tout de même une réserve pour le cas de jeunes se livrant à du sexting. Ainsi, ne sont pas punissables les jeunes qui remplissent les conditions suivantes :

  • Les deux jeunes impliqué·e·s dans la conversation ont entre 16 et 18 ans.
  • Les jeunes en question s’échangent des photos à caractère sexuel les mettant en scène elles-mêmes et eux-mêmes.
  • Le partage est consenti.
  • Le partage ne se fait uniquement qu’entre ces deux jeunes. Il n’y a pas de partage à de tierces personnes.

En sortant de seulement l’une de ces conditions, cette pratique devient illégale.

Compétences médiatiques

Avant de laisser votre enfant devant un écran, aidez-le·a à acquérir les compétences médiatiques nécessaires à sa bonne utilisation de ceux-ci. Un de nos articles vous fournit quelques clés pour vous seconder dans cette éducation aux médias. Vous y apprendrez notamment comment accompagner votre enfant lors de ses premiers pas sur internet, et comment appliquer la règle des « 3-6-9-12 ». Consultez-le en suivant ce lien.

Comment éviter que mon enfant ne soit exposé·e à un tel contenu ?

  • Suivez les règles concernant la signalétique sur les programmes télévisés et les jeux vidéo.
  • Sur ordinateur, tablette et smartphone, installez un logiciel de contrôle parental et un bloqueur de publicités. Cela empêchera votre enfant d’être exposé·e à de telles images, par inadvertance ou non.
  • À la maison, faites le nécessaire pour installer un climat de confiance. Votre enfant doit se sentir à l’aise pour vous parler de tout ce qui le·a préoccupe.
  • N’éloignez pas votre enfant de tous les médias. Cela est devenu impossible et n’en sera, de plus, que contre-productif.
  • Encouragez le dialogue, posez-lui des questions et montrez-vous ouvert·e. Ne faites pas de ces sujets des tabous.
  • Parfois, un·e enfant n’osera pas parler de ce qui l’a choqué·e. Soyez donc attentif·ve à tout changement dans son comportement ou ses humeurs (irritabilité, troubles du sommeil, anxiété, etc.).

Comment réagir si c’est le cas ?

  • Évitez d’emprunter un ton culpabilisant et de le·a punir. Votre enfant n’en est pas responsable, et sa confiance en vous en serait affaiblie.
  • Montrez-vous empathique : tenez compte de son ressenti, et aidez-le·a à ne pas en avoir honte. Ces contenus peuvent être tout aussi choquants pour un·e adulte !
  • Pour les plus jeunes, le fait de dessiner ce qui les as choqué·e·s peut les aider à évacuer le stress.
  • Pour les plus grand·e·s, responsabilisez-les en leur proposant de vous accompagner dans vos démarches pour lutter contre la propagation de ces contenus. Pour ce faire :
    • Signalez le contenu en question directement auprès de la plateforme sur laquelle il a été visionné. Signalez tout contenu de pornographie illégale à fedpol via ce formulaire. Prenez contact avec votre police locale pour signaler le cas.
    • Ne conservez surtout pas ce contenu sur votre appareil, même comme preuve. Pour rappel, le simple fait de posséder ces images vous rend pénalement responsable de ces infractions. Une fois signalé, supprimez-le. La plateforme et les autorités pourront toujours y accéder de leur côté.

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