Prévenir les vols à l’étalage

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Si le vol à l’étalage constitue un réel fléau pour les commerçant·e·s, il existe cependant certaines techniques qui permettent d’en limiter les dommages.

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Qu’est-ce que le vol à l’étalage ?

Le Code pénal définit le vol comme la soustraction du bien d’autrui dans le but de se l’approprier (art. 139). Dans le cadre d’un vol à l’étalage, l’auteur·e ne se rend coupable de vol qu’à partir du moment de sa sortie du magasin en possession de l’objet. Ainsi, mettre un objet dans sa poche à l’intérieur de l’enceinte du négoce n’est pas punissable en soi.

Quelques modes opératoires connus

Les modes opératoires sont assez variables et dépendent directement des produits convoités et de la sécurité du magasin. Rappelons aussi que la plupart des actes que nous allons décrire ne sont pas punissables tant que l’auteur se trouve dans l’enceinte du magasin.

  • Cacher la marchandise : sous ses vêtements, dans un sac, une poussette, etc.
  • Modifier le prix des articles : notamment dans les magasins n’utilisant pas un système de codes-barres.
  • Le Walk out : qui consiste simplement à entrer dans le magasin, prendre un article voire un caddie entier et sortir. Il peut également arriver que les auteur·e·s donnent la marchandise à leurs enfants et leur disent de sortir.
  • L’ensachage : les auteur·e·s placent les articles dans un sac spécialement conçu pour bloquer le signal des puces antivol.
  • Le vol « accidentel » : l’auteur·e paie une marchandise (souvent de faible valeur) et conserve l’article qu’elle ou il souhaite dérober dans un sac ou une poche. Si elle ou il se fait prendre, elle ou il prétextera un oubli de sa part.
  • La distraction : les auteur·e·s agissent ici en groupe. Leur but est d’occuper le personnel du magasin (par exemple en demandant de l’aide). Pendant ce temps, un·e ou plusieurs complices volent des marchandises.
  • Le faux rendement : l’un des rares modes opératoires qui ne reposent pas sur la dissimulation de l’article. Ici l’auteur·e récupère un article dans le magasin (sans le payer) et va tenter de se le faire rembourser, typiquement en disant avoir perdu son reçu. Comme lors des vols au rendez-moi, il n’est pas rare que le·a voleur·euse appuie sa fraude par des menaces ou un scandale.

Quels sont les articles les plus à risque d’être volés ?

En principe, les voleur·euse·s agissent de manière rationnelle. Les articles volés ne sont donc pas choisis au hasard. Ainsi un article aura plus de chances d’être volé si :

  • L’objet est facilement dissimulable, typiquement dans une poche.
  • Il peut être pris sans attirer l’attention, par exemple s’il se trouve en libre-service dans un endroit peu visible du personnel.
  • Il a de la valeur et/ou peut potentiellement être facilement revendu.

Les articles les plus fréquemment volés sont, notamment :

  • L’alcool et les cigarettes,
  • Les parfums, maquillages et autres cosmétiques,
  • Les vêtements et les chaussures,
  • Le matériel électronique.

Prévenir les vols à l’étalage

Mesures au niveau de l’organisation du magasin

  • Sensibilisez au maximum les collaborateur·rice·s au contact de la clientèle. Rendez-les attentif·ve·s aux comportements suspects et invitez-les à les signaler à un·e responsable.
  • Établissez des procédures de sécurités claires, notamment en cas de vol et n’hésitez pas à les rappeler lors de briefings.
  • Assignez dans le magasin une place précise à chaque employé·e, de telle sorte que les biens les plus susceptibles d’être volés ne soient pas laissés sans surveillance.
  • Hors des heures d’ouverture, définissez des règles de conduite. Les collaborateur·rice·s doivent en permanence savoir qui est censé se trouver dans le magasin, par exemple en ayant des horaires fixes pour les livraisons de chaque fournisseur.
  • N’ouvrez pas les portes du magasin avant son ouverture et n’hésitez pas à les fermer si vous devez vous absenter même pour un court instant.

Mesures d’aménagement

  • Les rayons et gondoles doivent être agencé·e·s de manière à avoir une visibilité optimale sur l’ensemble du magasin. Évitez ainsi de fournir des « cachettes » aux voleurs pour dissimuler les marchandises.
  • Placez votre caisse de manière à avoir la meilleure vue d’ensemble du commerce possible. Veillez aussi à rendre l’accès au tiroir-caisse le plus difficile possible pour les clients.
  • Installez des caméras de surveillance et, là aussi, gare aux angles morts ! Veillez en outre de façon régulière à la bonne marche du système (propreté des objectifs, état du support d’enregistrement, etc.).
  • Placez les objets convoités des voleur·euse·s (alcools, cigarettes, lames de rasoir, etc.) dans des endroits en vue et à proximité de la caisse. Dans l’idéal, placez-les dans un rayonnage verrouillé.

Que faire si je me retrouve face à un vol à l’étalage ou à une tentative ?

Il est tout d’abord important de rappeler que tant que la personne n’est pas passée par la caisse sans payer, il ne s’agit pas d’un vol au sens de la loi.

Si vous décidez de confronter une personne qui tente de quitter votre magasin sans payer une marchandise, la police vous conseille donc d’observer certaines règles :

  • Dans l’idéal, agissez avant que le·a client·e ne soit à la caisse ou déjà sorti·e du magasin sans payer.
  • N’agissez pas seul·e.
  • Restez poli·e et courtois·e, abordez le·a client·e de manière aimable et essayez de lui faire payer ou redéposer l’article.
  • N’accusez jamais le·a client·e de vol ou de tentative et n’émettez pas de jugement de valeur à son sujet.
  • Ne menacez pas la personne. Même sous le coup de l’émotion, gardez à l’esprit que, tout comme le vol, les menaces sont punies par la loi.
  • Si la personne devient violente ou menaçante, laissez-la partir et appelez directement le 117.

Quels sont mes droits ?

Le vol est poursuivi sur plainte lorsque l’objet volé est « de faible valeur » (art. 172ter), soit inférieure à 300 CHF selon la jurisprudence (ATF 121 IV 261). Dans beaucoup de cas, il appartient donc au/à la commerçant·e de déposer ou non une plainte pénale à l’encontre de l’auteur·e ou de trouver un accord à l’amiable avec cette personne pour renoncer aux poursuites.

Même en l’absence de poursuite, le·a lésé·e peut appeler la police pour qu’elle procède à un contrôle d’identité. Finalement, le·a commerçant·e peut également prononcer une interdiction de magasin à l’encontre de l’auteur·e qui se retrouvera en situation de violation de domicile en cas de non-respect de cette dernière.

Pour aller plus loin…

Conseils de l’organe de prévention belge

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