La sécurité personnelle lors des sorties nocturnes représente une question délicate, mais néanmoins importante.
S’inscrire à la newsletter
Sentiment d’insécurité
Le fait d’avoir peur dans la rue peut exercer une grande influence sur le quotidien d’une personne, car il peut représenter une entrave à son autonomie et sa liberté de circulation. Or les études criminologiques démontrent que le sentiment d’insécurité est subjectif et repose sur certains paramètres individuels tels que les antécédents de victimisation d’une personne, ou encore son identité de genre. En effet, le sentiment d’insécurité des femmes est en général plus élevé, surtout lorsqu’il s’agit des sorties nocturnes. Pour autant, le présent article ne s’adresse pas seulement à cette catégorie de personnes, mais plus généralement à tout individu qui se sentirait concerné par ce sujet. Son but est de donner quelques conseils en matière de sécurité personnelle lors de ces sorties.
Nos conseils
- Suivez, de manière générale, nos conseils à propos des sorties nocturnes. Pensez par exemple à préparer votre retour avant même de sortir, ou à emporter votre téléphone portable chargé pour pouvoir contacter les services d’urgence en cas de besoin.
- Dans n’importe quelle situation, faites toujours confiance à votre instinct. Si une situation ou une personne vous paraît dangereuse, ou simplement vous met mal à l’aise, ne vous forcez pas à l’affronter et éloignez-vous pour vous mettre en sécurité. Il vaut mieux se fier à ses impressions et s’inquiéter même s’il n’y a pas de réel danger. Souvent, si vous vous sentez mal à l’aise, c’est qu’il y a une raison.
- Certains établissements et évènements mettent en place des systèmes pour protéger leur public, et alerter au moyen d’un code le personnel compétent en cas de besoin. Il suffit pour cela de demander à parler à Angela ou au Angel Staff, ou de commander un Angel Shot, par exemple.
- N’acceptez un verre qui vous a été offert par un·e inconnu·e que s’il a été préparé sous vos yeux. Vous pouvez également lire notre article à propos des drogues du viol ici si vous souhaitez en savoir plus.
- Ensuite, pour boire en toute sérénité, vous pouvez poser une protection anti-drogue sur votre verre. Il s’agit d’un « couvercle » en silicone qui se fixe sur votre verre et le ferme (avec une petite ouverture pour boire). Ce dispositif permet de protéger votre verre d’une intrusion de matériel ou de substance, de réduire les risques de renversements et éclaboussures, et est réutilisable ! Il est disponible à l’achat sur Internet, mais certains établissements le proposent également à leur clientèle à titre gratuit.
- Restez entouré·e de vos ami·e·s et soyez tou·te·s solidaires. Si vous voyez que l’un·e de vous a soudainement disparu, partez à sa recherche, appelez sur son téléphone, alertez le personnel et la sécurité.
- Si possible, essayez de ne pas rentrer seul·e la nuit : vous pouvez dormir chez des ami·e·s, vous faire accompagner, ou encore faire appel à des services tels que Nez Rouge, etc. Dans le cas contraire, voici quelques idées pour être rassuré·e et signaler que quelqu’un sait où vous vous trouvez : vous pouvez rester au téléphone avec un·e ami·e pendant le trajet, lui partager votre position, et également marcher dans des rues éclairées.
- Votre attitude dans la rue peut avoir un effet dissuasif important sur un potentiel agresseur. Le fait de marcher en se tenant droit·e, la tête haute, en regardant devant soi sans se retourner, montre que vous avez de l’assurance et que vous savez où vous allez. Cela est généralement très dissuasif et il s’agit d’ailleurs de quelque chose qui est enseigné dans les cours de self-defense (voir ci-après).
- N’hésitez pas à demander de l’aide auprès du personnel, des client·e·s, des passant·e·s. Le nombre dissuade l’agresseur. Ainsi, plus il y aura de personnes pour vous entourer, plus vous serez protégé·e, car le risque d’une agression sera alors réduit.
- En tant que témoin, si vous voyez quelqu’un en difficulté, aidez cet individu ! Par exemple, ne laissez pas une personne visiblement alcoolisée ou droguée se faire « raccompagner » par des gens qui « l’aident » à marcher. Là aussi, soyez solidaires. Suivez également ici d’autres conseils pour savoir comment porter secours à une personne en difficulté. Enfin, notre article à propos du harcèlement de rue propose également quelques conseils pour savoir comment aider une personne harcelée sans vous mettre en danger.
- Appelez la police : composez le 117.
- Pour rappel, personne n’a le droit d’avoir une relation sexuelle avec vous, ni même de toucher votre corps, sans avoir au préalable obtenu votre consentement. Celui-ci peut être retiré à n’importe quel moment, ce qui doit toujours être respecté par la ou les autres parties impliquées. Dans le cas contraire, il s’agit de harcèlement, d’agression sexuelle, ou encore de viol ! Dans la plupart des cas, l’agresseur a une morphologie différente de celle de sa victime et est avantagé par celle-ci. À cela peuvent également s’ajouter chez la victime des phénomènes de sidération qui peuvent la paralyser. Cela ne signifie pas pour autant qu’elle s’est « laissée faire », ce qui est très loin de la notion de consentement. L’agresseur est le seul responsable.
- Si vous êtes victime d’une infraction, prenez contact avec un centre LAVI qui vous informera sur vos droits et vous assistera dans vos démarches.
Autodéfense
Voici également quelques solutions en matière d’autodéfense :
- Les cours d’autodéfense. De nombreuses offres existent à propos des cours de self-defense (souvent dispensés gratuitement ou à prix libre). Sachez toutefois que la première leçon que l’on vous y enseignera sera « la meilleure défense, c’est la fuite ». Ainsi, face à une menace, quittez rapidement les lieux et contactez la police.
- De manière générale, la pratique de n’importe quel sport de combat peut aider à améliorer vos réflexes, développer vos compétences et améliorer la confiance en soi.
- Enfin, si vous envisagez de prendre avec vous de quoi vous protéger, sachez que cela est fortement déconseillé, surtout que cela peut se retourner contre vous. Si vous êtes tout de même intéressé·e par l’achat d’un spray au poivre, fiez-vous aux conseils de l’Office fédéral de la Santé publique (OFSP). Par ailleurs, gardez en tête que certains objets sont considérés comme des armes et sont donc interdits (par ex. couteaux, poings américains ou tasers). Prenez connaissance des recommandations de Fedpol en la matière.
Des outils pour votre smartphone
Des outils pour smartphone sont également là pour vous aider et vous rassurer :
- Certains dispositifs d’alerte permettent de lancer une alarme sonore pour signaler votre détresse aux personnes autour de vous.
- D’autres vous permettent d’afficher un message sur votre écran, afin d’alerter les personnes autour de vous de votre détresse. Cela est parfois utile pour les prévenir en toute discrétion. Si votre smartphone dispose d’une application « notes », celle-ci peut d’ailleurs être utilisée à cet effet !
- Sur la plupart des téléphones, un appel d’urgence peut être déclenché en appliquant des pressions répétées rapidement sur le bouton de déverrouillage. Lorsque vous faites cela, vous êtes directement mis·e en relation avec le centre d’appels d’urgence de la police, et des messages sont également envoyés automatiquement à vos contacts d’urgence. Ces paramètres peuvent être activés/désactivés depuis les réglages.
- Certaines applications gratuites pour smartphone sont spécifiquement prévues à cet effet. C’est le cas d’applications telles que The Sorority par exemple. Elles permettent d’alerter les personnes autour de vous en cas de problème, par une alarme sonore, un message qui s’affiche sur votre écran, ou un message envoyé via l’application aux personnes géolocalisées autour de vous. Parmi les autres fonctionnalités qu’elles comprennent, les numéros d’urgence y sont rappelés, et une carte y affiche les utilisateur·rice·s proches de vous qui sont prêt·e·s à vous venir en aide, vous proposer un lieu sûr pour vous y réfugier, ou encore vous appeler le temps que vous soyez à l’abri.