Réagir en cas d’accident grave

Accueil - Prévention routière - Réagir en cas d’accident grave

Si vous êtes impliqué·e dans un accident, la loi vous oblige à agir. Cette réaction peut parfois faire la différence entre la vie et la mort.

S’inscrire à la newsletter

Résumé

Lorsque vous causez où êtes témoin d’un accident, vous avez le devoir de porter secours aux personnes blessées. Cet article vous présente la méthode ORA, qui vous permet de savoir comment signaler un accident et apporter votre aide sans vous mettre en danger et/ou causer un suraccident, ainsi que la méthode ABCD, qui vous apprend comment porter secours à une personne inconsciente.


Que dit la loi ?

Le Code pénal et la Loi sur la circulation routière (LCR) dictent l’obligation de porter secours en cas d’accident routier. Ainsi, l’article 128 du Code pénal indique que quiconque ne vient pas en aide à une personne qui est blessée ou qui se trouve en danger de mort risque une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison. Il en va de même pour toute personne qui empêche ou gêne qu’un secours soit porté.

La Loi sur la circulation routière est plus précise sur la réaction à avoir en tant que conducteur·rice dans cette situation. Ainsi, toutes les personnes impliquées dans l’accident doivent arrêter leur véhicule et assurer, dans la mesure du possible, la sécurité de la circulation.

S’il y a des blessé·e·s, les personnes impliquées doivent leur porter secours et s’assurer que la police a bien été avertie.

Il est important de préciser que ce qui est attendu de chacun·e varie en fonction de la situation et de la personne censée porter secours (comme son état physique ou mental, une éventuelle formation de secouriste, etc.).

En aucun cas la loi ne vous demande de vous mettre en danger pour venir en aide à une autre personne. En revanche, signaler l’accident aux services d’urgence apparaît le plus souvent comme un minimum.

La méthode « ORA »

Un accident peut très vite se transformer en suraccident (parfois mortel) si l’on agit dans la précipitation. Bien connue des secouristes, la méthode ORA permet de pleinement apprécier une situation et de porter secours dans les conditions les plus sûres, pour soi-même et pour les autres.

1. Observer

Il s’agit dans un premier temps d’apprécier la situation, parfois chaotique, face à laquelle vous vous trouvez :

  • Que s’est-il passé ?
  • Qui est impliqué·e dans l’accident ?
  • Y a-t-il un·e blessé·e ?
  • Si oui, dans quel état se trouve cette personne ? (Est-elle consciente ? Respire-t-elle ? Saigne-t-elle beaucoup ?)

2. Réfléchir

Après avoir observé la scène, il s’agit d’anticiper et de prévenir tout danger pour les personnes présentes, qu’il s’agisse de sauveteur·euse·s, de victimes ou de toute autre personne qui se trouve sur les lieux.

3. Agir

Seulement après avoir observé et réfléchi, vous pouvez commencer à porter secours à proprement parler. Il est important de signaler que votre propre sécurité prime et que vous ne devez en aucun cas vous mettre en danger durant cette tâche.

  • Assurez votre protection personnelle et votre visibilité (par exemple en portant un gilet réfléchissant).
  • Sécurisez les lieux de l’accident et signalez-le (par exemple avec un triangle de panne et/ou en actionnant des feux de détresse).
  • Éteignez les moteurs.
  • Apportez les premiers secours.
  • Signalez l’accident à la police (au 117 ou au 112). Sur l’autoroute, privilégiez si possible l’usage d’une borne d’appel.

Comment signaler un accident ?

Lors d’un appel à n’importe quel service d’urgence, il est crucial que vous donniez certaines informations de base à votre interlocuteur·rice :

  • Le lieu précis de l’accident
  • Ce qu’il s’est passé
  • Le nombre de blessé·e·s
  • L’état des éventuels blessé·e·s (état de conscience, nature des blessures, gravité, etc.)

Prodiguer les premiers secours

Le tout premier aspect à prendre en compte constitue l’état de conscience de la victime. Prenez ses mains et demandez-lui de serrer les vôtres si elle vous entend. N’hésitez pas à parler assez fort, vous pouvez aussi la pincer ou lui donner des (petites) claques. Deux cas de figure se présentent à vous :

  • La victime est consciente : elle peut donc vous indiquer quels sont ses besoins et il vous est ainsi possible de l’aider en conséquence. Restez avec elle en attendant les secours ou portez secours à d’éventuelles autres victimes.
  • La victime est inconsciente : vous devez alors commencer par vérifier ses signes vitaux et procéder comme suit. 

Victime inconsciente

Suivez les étapes suivantes, sous la méthode ABCD, dans l’idéal en portant des gants chirurgicaux :

1. Voies respiratoires (Airway) : ouvrez la bouche de la victime et assurez-vous que rien n’obstrue sa respiration. Placez délicatement sa tête en arrière et relevez son menton.

2. Respiration (Breathing) et circulation sanguine (Circulation) : placez votre oreille au-dessus de la bouche de la victime et regardez son ventre. Vous pourrez ainsi entendre/sentir l’air expiré et voir ses mouvements de poitrine. Observez pendant 5 à 10 secondes :

3. Défibrillation (Defibrillation) : si un défibrillateur est disponible, actionnez l’appareil et suivez ses instructions. Après analyse, l’appareil décide s’il doit administrer un choc électrique. Dans bien des cas, vous devrez poursuivre la réanimation décrite plus haut et plusieurs chocs pourront être administrés. À nouveau, ne vous arrêtez que lorsque les secours arrivent, lorsque l’on vous relaie ou lorsque la victime manifeste des signes vitaux.

Pour aller plus loin

Flawa – Mémo premiers secours

TCS – Tutos premiers secours

Articles en lien